J'ai donc terminé la lecture de cet ouvrage hier soir. Un livre bien documenté bien évidemment car il s'agit tout de même de Martin Popoff, critique rock mondialement reconnu qui s'est attelé à l'écriture d'une bonne trentaine de biographies consacrées aux grands apôtres du heavy metal. Là où le bât blesse cependant, c'est au niveau de certains formulations qui sont à la limite du risible. En effet, l'éminent traducteur, Aurélien Lemant a dû avoir recours à cette bonne vieille traduction Google pour se débarrasser de certaines tournures qui, sans doute, ont dû lui apparaître comme étant obscures, faisant ainsi apparaître des carences d'ordre syntaxique assez douteuses. On lit notamment page 255 que Glenn Hughes au moment d'être engagé dans le groupe, pensait de toute façon qu'il "resterait un étudiant en chant jusqu'à sa mort."
Dix pages plus loin, David Coverdale nous fait part d'un témoignage quant à la popularité du groupe à cette époque : "Nous étions le NUMERO qui cartonnait le plus sur toute la planète, et ça a résulté EN un immense soupir collectif de soulagement...[...]" Bravo la syntaxe......
On touche le fond à la page 270 lorsque le sieur Coverdale, toujours lui, évoquant non sans nostalgie la prestation de Jon Lord sur Might Just Take Your Life de Burn de la façon suivante : "Mon Dieu, ça vous remuait les hémorroïdes quand il pressait les touches graves de ce Hammond." Bel exemple de délicatesse....
Page 292 : Popoff affirme non sans hésitation que Thin Lizzy a assuré en 74 avec Eric Bell à la guitare (celui-ci est parti avec perte et fracas après le concert du 31/12/73 à Belfast) la première partie du Pourpre au Kursaal de Southend on Sea. Faux, archi-faux et re-faux selon l'éminent expert lizzien, Peter Nielsen qui tient depuis des années un site consacré aux concerts donnés par le gang de Phil Lynott qui, il faut le signaler, n'a jamais fait la première partie de Deep Purple dans les 70's.
Attendez, ce n'est pas fini, ça devient hilarant....Hughes page 319 : "Néanmoins, vers la moitié de la tournée de Stormbringer, Ritchie a réalisé que sa fin était proche, puisque le pouvoir lui avait été retiré."
Page 357 : Ian Paice est défini selon Hughes comme un homme "impitoyable" en termes d'improvisation. Une page plus loin, Tommy Bolin faisait paraît-il dans les "excès purement chimiques".
Autrement dit, il faisait parler la poudre, le Bolino.......Toujours sur la même page : "Il arrive que certains imposent leurs envies et oublient l'essentiel. C'est putain de frustrant, pour être honnête."
Evoquant page 362 l'affaire Patsy Collins, on frôle l'hilarant voire le ridicule (j'ai failli utiliser le terme "lamentable") et ce, à travers cette formule que je vais sans doute inclure dans mon dictionnaire des perles débuté il y a un certain nombre d'années : "Patsy Collins aurait fait le grand plongeon vers sa mort." Manifestement, il n'y avait pas d'eau dans la piscine.......
Dernier point : on a reproché à Christophe Moussé dans son ouvrage consacré à Whitesnake intitulé
Le Roman d'un ex-Purple paru chez le même éditeur de se répéter inlassablement. Eh bien là, c'est aussi le cas car à de nombreuses reprises, la Mark III et IV sont qualifiées de "plus funky" par les intéressés, provoquant le départ de Ritchie Blackmore en avril 75.
Hormis cela, ce bouquin m'a beaucoup plu plus pour son contenu que pour le texte rapporté par le dénommé Aurélien Lemant dont la traduction ressemble plus à un écran de fumée qu'à toute autre chose. Une suite est bientôt prévue. J'ai peur...